Plaidoyer CNPA/CRPA – “Paroles sans filtre”: constats et préconisations des personnes en situation de précarité

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Ce plaidoyer comprend les principaux constats et préconisations des personnes en situation de précarité, recueillies pendant quatre ans à travers les plénières des Conseils de Personnes Accueillies et/ou Accompagnées (CNPA) de toute la France. Ce plaidoyer est le résultat d’une construction participative. 

Le plaidoyer aborde les points suivants:

  • Le monde de l’action sociale souffre d’un manque de moyens important. 

Les personnes en situation de précarité ont souligné à maintes reprises une prise en charge au Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO) et au Samu Social (115) que l’on peut qualifier de déshumanisante. 

Pour reprendre un extrait du plaidoyer: “Est-ce normal que nous n’ayons jamais d’autre interlocuteur qu’une voix au bout du téléphone ? Que nous ne soyons que des dossiers, enregistrés quelque part sur un ordinateur ?” Que, lorsqu’on parvient à avoir quelqu’un, l’accueil soit désagréable et stressant ?”.  

Faute d’un manque de professionnels, souvent débordés, la CNPA revendique que les travailleurs sociaux soient davantage formés et accompagnés.

  • La liberté: un concept souvent dévoyé

Dans le plaidoyer, vous retrouverez deux pages intitulées “Un jour j’ai entendu…”. Il s’agit d’une sélection de verbatims exprimés par les participants des réunions plénières du CNPA et des CRPA durant les cinq dernières années. Les témoignages y sont nombreux: “Vive la réinsertion sociale, quand on me met à la rue tous les jours week-ends compris, de 9h à 19h”, “au début de mon hébergement on m’a posé une foule de questions qui n’ont rien n’a à voir avec celui-ci: “Avez-vous fait de la prison ?, “Etes-vous homosexuel ?”, “Pourquoi au lieu de venir ici ne retournez-vous pas dans la famille ?” ou “Moi, j’aimerais qu’il y ait plus de coopération entre les équipes et les personnes accueillies pour casser les barrières”.

  • Les inégalités sociales et les inégalités d’accès à des services essentiels (de santé, d’hébergement, d’éducation…)

Ces inégalités sont exacerbées en fonction des territoires (entre milieux urbains et ruraux, entre départements riches et pauvres). 

Le plaidoyer précise qu’il “est tout à fait anormal de trier entre les personnes qui ont besoin d’être aidées”. Les personnes en situation de précarité revendiquent le droit d’être accompagnés dans leurs démarches avec le respect qui leur est dû. 

Une attention particulière a été donnée aux difficultés des personnes sans domicile (femmes, enfants, étrangers et sortants de prison) qui n’ont pas accès à des travailleurs sociaux parce qu’ils ne sont pas assez informés des structures existantes.

  • Être précaire c’est souvent se voir accorder des services précaires. 

La CNPA et CRPA partent du constat qu’il existe “une déconnexion entre les politiques publiques, les lois mises en œuvre et la réalité de leur application”. Le plaidoyer aborde aussi la question de l’évaluation de la qualité des politiques publiques dans le champ social. 

Pour citer le plaidoyer, “la qualité, ça doit se vivre au quotidien. La qualité, c’est aussi celle de l’hébergement, de l’accompagnement, des relations aux autres, de l’alimentation”.

  • La participation: “tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi’. 

La CNPA rappelle que “la participation vise à intégrer l’expertise des personnes vivant ou ayant vécu des situations de pauvreté dans l’élaboration, le suivi et l’évaluation des politiques publiques” dans l’objectif de mettre en place des solutions efficaces et adaptées. Cette dynamique participative s’inscrit dans les principes de la démocratie participative et dans “un mode de gouvernance horizontale”. 

L’importance de la participation des personnes concernées a été soulignée par la loi 2002-2 sous la forme du Conseil de la Vie Sociale (CVS). Il s’agit d’une réunion qui permet des échanges entre direction, équipes et personnes accueillies. Cependant, de nombreuses structures n’ont jamais mis en place de CVS ou ont vu celui-ci souffrir d’absentéisme par méconnaissance de l’instance ou de son utilité. 

Vous pouvez consulter le document complet et les revendications de la CNPA et des CRPA ci-dessous.