Lou-Jayne Hamida, Déléguée du CNPA – conseil national des personnes accueillies et/ou accompagnées ou qui l’ont été – estime que les personnes en situation de précarité (PeP) ne sont pas assez écoutées, considérées, respectées.
La participation n’est souvent qu’un alibi et les problèmes de fond ne sont pas traités. La représentation des PeP doit être assurée par des mandataires bien ciblés, bien définies comme les membres du CNPA/CRPA qui devraient bénéficier d’un temps plus long -« le covid a été en quelque sorte une chance pour nous car il nous a permis une certaine stabilité et une continuité dans nos actions pour certaine INEDITE comme notre Plaidoyer, Paroles sans filtres , choses qui étaient jusque là impossible avec des mandats trop courts ».
Ces mandataires s’exprimant avec leurs mots à eux, peuvent et surtout veulent faire bouger les lignes. « Si j’avais la force de l’Atlas, je secouerais cette planète pour remettre les idées de beaucoup de personnes, en place ».
C’est pourquoi nous devons revenir à une certaine mesure au-delà de la démesure, avoir du bon sens…
Nous devons partir de la Base, travailler avec elle, penser en haut, globalement, mais agir localement, avec les personnes. Les expériences qui marchent sont celles qui sont pensées, construites avec elles et surtout qui ne sont pas figées- Mme Boissonnat nous en a donné un aperçu avec les travaux qu’elle mène en Lorraine.
Les responsables politiques, y compris au plus haut niveau, Président de la République et Premier ministre, sont très mal à l’aise sur la pauvreté. Ils ne la connaissent pas. Pourtant, il ne faut pas avoir peur de celle-ci, malgré les images fausses qui sont véhiculées, les stéréotypes : gens incultes, qui ne savent pas se tenir… Pourtant il y a des personnes instruites, diplômées…certaines ont écrits des livres. En fait, il s’agit souvent d’accidents de la vie qui peuvent arriver à tout un chacun.
Il est urgent donc de changer de regard, de vision. La prise de conscience doit être globalisée. Pour comprendre la précarité dans tout son ensemble et trouver des solutions durables, on doit se positionner au centre du problème, et non rester à la périphérie en saucissonnant les difficultés des personnes. Et pour cela nous avons besoin de tout le monde : Justice, Police, service publics, acteurs religieux lesquels peuvent contribuer à la paix sociale, à une véritable cohésion sociale en cultivant le sentiment d’appartenance, tout en veillant à lutter contre le communautarisme…En somme construire des ponts et des passerelles avec TOUT notre écosystème.
Par ailleurs nous ne devons pas oublier notre Planète : la question écologique est l’une des principales préoccupations de la jeunesse aujourd’hui. Nous devons penser davantage à sa protection et cesser sa surexploitation. Il en est de notre survie sur Terre.
C’est urgent !
Aussi pour lutter efficacement contre la précarité, on ne doit plus laisser des personnes qui ont des capacités, des compétences, qui ont la force de travailler, éloignées de ce qu’elles peuvent et veulent faire.
Selon une étude de France Stratégie en 2016 le coût des discriminations est estimé à 150 milliards d’euros par an, c’est une perte énorme pour la France.
Enfin tout ce qui se passe dans le monde à une répercussion sur la situation de chacun d’entre nous. Nous sommes interdépendants. Comment ne pas être bouleversé par cette maman afghane qui vend sa gamine à peine âgée de 6 ans pour faire vivre sa famille ? Ce n’est pas possible humainement d’accepter cela. On n’est pas tout seul. On est UN, tous différents mais UN dans ce monde. Nous sommes une seule HU-MA-NI-TE!